Tuesday, February 20, 2007

FRANCOIS BAYROU LE TROISIEME HOMME
DE LA PRESIDENTIELLE

François Bayrou est à l’évidence le troisième «homme » -Ségolène Royal nous pardonnera de la masculiniser ainsi.-de la compétition présidentielle Il progresse constamment dans les sondages et une étude récente montre que s’il parvenait à franchir e cap du second tour il battrait aussi bien Royal que Sarkozy

Cette envolée est due sans conteste aux qualités personnelles du candidat à sa foi, à sa force de conviction. Elle est aussi l’expression de tendances plus profondes.

Depuis le début de la cinquième République, la bipolarisation de la vie politique est plus subie qu’acceptée par l’électorat. Celui-ci ressent que le clivage droite gauche et le manichéisme qu’il entraîne ne correspondent pas aux exigences de la société française. Et il est vrai qu’il est largement obsolète. Les facteurs traditionnels de division entre la droite et la gauche sont brouillés. Il suffit de remarquer, par exemple, que la droite défend les avancées sociales et que la gauche s’est ralliée à la promotion du secteur privé. L’opposition droite gauche apparaît donc comme la défense d’une situation dépassée par ceux qui sont installés dans le confort de leurs camps respectifs. François Bayrou situé au point des convergences recueille de ce fait naturellement les effets bénéfiques de ce courant consensuel .Et cela d'autant plus fortement que Ségolène Royal rattrapée par les éléphants du PS abandonne son image consensuelle et s’arc-boute sur le socialisme pur et dur.

Mais, pour transformer son essai, le patron de l’UDF doit vaincre des pesanteurs vivaces. Le système électoral législatif favorise la bipolarisation. Les députés centristes s’ils ne veulent pas être laminés aux élections doivent bénéficier d’alliances politiques à droite. Ce rouleau compresseur électoral a broyé naguère Lecanuet. Il a contrecarré le giscardisme. Il freine les volontés émancipatrices de l’UDF.

Une surprise est cependant toujours possible. S’il parvenait au second tout, Bayrou pourrait lancer un grand rassemblement centriste pour répondre à l’attente conciliatrice de l’électorat.

Charles Debbasch

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