Sunday, November 12, 2006

COMPETITION PRESIDENTIELLE AU PARTI SOCIALISTE
12 NOVEMBRE 2006

Le parti socialiste a innové pour le choix de son candidat à l’élection présidentielle. En organisant plusieurs débats publics entre les trois candidats au scrutin présidentiel - Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius- il a permis une confrontation sereine des idées et des personnalités. Une sorte de nouvelles primaires à la française a été ainsi instituée qui permet de dépasser les choix de la technostructure du parti et de donner la parole aux militants. Cette innovante procédure correspond aux aspirations profondes des Français qui n’acceptent plus les diktats des appareils et qui souhaitent avoir une influence plus directe sur la politique. Pourtant une tension très nette a été perceptible tout au long de ce processus.

Tout s’est passé comme si deux des candidats - Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius cherchaient à enfermer la préférée des sondages Ségolène Royal dans le carcan du parti Sachant que le combat été perdu pour eux devant l’opinion, ils ont tenu à rappeler que ce sont les militants du PS qui choisiront leur héraut dans la compétition présidentielle .Cette stratégie a ses limites car les militants sont eux-mêmes influencés par la vague populaire. Mais, elle manifeste les bornes de la liberté d’action de la Présidente de Poitou-Charente. Elle doit se soumettre à son parti, à son programme et à ses militants. Alors que deux tours pourraient être nécessaires pour désigner le candidat du parti, Dominique Strauss-Kahn a bien marqué ses préférences il souhaite que le candidat de son parti ne soit désigné qu’au second tour. »Dire qu’il faut à toute force une élection dés le premier tour, c’est vouloir avoir les mains libres vis-à-vis du PS » a-t-il déclaré. En d’autres termes il faut contraindre Ségolène royal à un second tour pour qu’elle soit soumise à la tutelle du PS.

Il n’est pas certain que cette stratégie soit très payante lors du vote présidentiel. L’élection présidentielle se gagne ou se perd au centre et enfermer un candidat dans les filets d’un parti c’est compromettre ses chances de succès.


Charles Debbasch