LEGISLATIVES : LES PARTIS EN MANOEUVRES
PS et UMP sont engagés dans une nouvelle lutte pour la conquête de la
majorité à l’Assemblée Nationale.
I-LES OBJECTIFS DU PS
Pour le parti socialiste l’objectif est double. Il s’agit, tout d’abord ,d’éviter
une cohabitation paralysante.Il s’agit, ensuite, de ne pas être trop dépendant
de ses alliés et de disposer d’une majorité socialo-socialiste.
Ceci
explique les tensions qui se manifestent avec le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.
Jean-Luc Mélenchon a accusé Martine
Aubry d'avoir fait échouer les négociations entre le Parti socialiste, les
écologistes et le Front de gauche sur les circonscriptions où le Front national
fait peser un risque d'élimination de la gauche au premier tour des
législatives.Martine Aubry a pour sa part attribué cet échec à des
dissensions internes au Front de gauche.
Des tensions plus feutrées se
manifestent avec les écologistes
En vertu d’un accord conclu au mois de novembre, le Parti socialiste a retiré ses
candidats de 63 circonscriptions au profit d’Europe écologie - Les Verts
(EELV), Mais après le score décevant d’Eva Joly à la présidentielle (2,3%),
certains candidats ou élus PS remettent en cause l’accord. Dans une quarantaine
de circonscriptions, des socialistes ont décidé de se maintenir contre l’accord
PS-EELV ou le candidat officiellement investi par le Parti.
Dans la plupart des cas, Martine Aubry prononce
leur exclusion du Parti. Ce qui ne les empêche de se présenter sans étiquette.
Les Verts blâment ce double-jeu mais ils ne peuvent durcir leur position avec
le PS dont les voix leur sont nécessaires pour arriver à constituer un groupe
parlementaire.
II- LES DECHIREMENTS DE LA
DROITE
La défaite de Nicolas Sarkozy a laissé la
droite orpheline sans leader naturel. Aussi un combat pour le leadership est
engagé.
François
Fillon selon un sondage IFOP
réalisé du 10 au 11 mai, est la personnalité préférée des Français (27% contre
13% pour Jean-François Copé) et des sympathisants du parti (42%) pour prendre
les rênes de l'UMP. Fort de ce soutien dans l’opinion, l’ancien
premier ministre estime que. «C'est
une évidence que le départ de Nicolas Sarkozy laisse l'UMP sans leader naturel»,
«La France a besoin d'une droite républicaine qui donne l'espoir et qui
rassemble», soutient François Fillon. Il y aura une «compétition» pour la
présidence de l'UMP et il ajoute: «Je prendrai toute ma part, avec d'autres, à
cette compétition.»
Ces déclarations ont provoqué des
réactions des partisans de Jean-François Copé, Rachida Dati, proche de Copé, a
jugé ces déclarations de Fillon «très déloyales» et manquant «d'élégance».
Jean-François Copé a assuré ne pas se sentir «visé» par Fillon. Mais fort de son
contrôle de l’appareil du parti, il rappelle que ce sont les 250.000 adhérents qui désigneront le moment venu le responsable
de l’UMP.
Une
autre fracture touche l’UMP celle des sarkozystes qui ne se sont pas résignés à
l’effacement de leur leader. Ils
s'apprêtent à créer une association «Les
amis de Nicolas Sarkozy». Son futur Président : sera Brice Hortefeux. Il entend
défendre le bilan de Nicolas Sarkozy
L’unité de l’UMP est
en débat ou, à tout le moins, la constitution de courants. Certains estiment,
en effet, que c’est le monolithisme du parti de droite qui est à la base de
l’échec du président sortant.
Le Modem connait lui aussi ses turbulences. La
stratégie du tout présidentiel de François Bayrou laisse les députés sortants
dans une grande solitude, le leader même du parti étant menacé dans son fief.
Le seul espoir du mouvement qui présente 400 candidats est d’arriver à
constituer un groupe parlementaire dont l’appoint serait nécessaire pour former
une majorité de gouvernement.
Dans de nombreuses circonscriptions le Front national
sera l’arbitre des triangulaires.et, souveraine, Marine le Pen entend distribuer
d’éventuels bons points tantôt au PS et tantôt à l’UMP
Quoi qu’il en soit, les forces de droite n’ont
pas encore purgé leur échec présidentiel et vont au combat en ordre dispersé.
Charles Debbasch