SARKOZY SUR LE FRONT DE L'EURO
SARKOZY SUR LE FRONT DE L’EURO
Le président français ne paraît
jamais aussi à l’aise que dans les situations de crise. En expliquant à la
télévision avec pédagogie aux Français les tenants et les aboutissants de la
crise de l’Euro, il donnait l’image d’un preux chevalier revenant victorieux de
la croisade pour défendre l’Euro. Et il est vrai que l’on est passé prés de la
catastrophe, un défaut de la Grèce provoquant des crises successives de
l’Italie ou de l’Espagne.
Sous la tutelle du directoire
franco-allemand, les dix-sept chefs d’état ont décidé d’effacer la
moitié de la dette grecque ce qui coûtera 100 milliards d’euros aux banques.
Par ailleurs la force de frappe du fonds d’intervention européen passera de 440
milliards d’euros à 1000 milliards d’euros. Enfin la recapitalisation des
banques est décidée. Elles vont
devoir renforcer leurs fonds propres de 106 milliards d’euros pour atteindre un
ratio de fonds propres de 9% d’ici à fin juin 2012.
Toutes ces mesures
doivent permettre de sauver provisoirement l’Euro. Elles ne sont pas cependant des assurances tous
risques de stabilité du système.
Il existe en effet
une contradiction entre l'existence d’une monnaie unique et la libre
détermination par chaque Etat de sa politique budgétaire. Dans ce système les
Etats sérieux payent pour les cigales dépensières.
Par ailleurs, la
règle de l’unanimité paralyse des interventions nécessaires. Si le directoire
franco-allemand s’est imposé, c’est parce qu’il permet d’échapper au désordre
des voix dispersées. Il faut à présent renforcer la gouvernance économique de
l’Europe.
Dernier
constat : la situation actuelle laisse peu de marges aux changements
politiques. La Grèce socialiste de Papandréou ou l’Espagne socialiste de
Zapatero doivent se soumettre aux mêmes contraintes que l’Italie libérale de
Berlusconi ou que la France libérale de Sarkozy.
Il sera difficile à
François Hollande de faire rêver les Français à un arrosage de crédits massif.
C’est ce qui ressortait en majeur de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy :
Français maintenez à la barre le capitaine Sarkozy qui a empêché le navire Euro
de couler.
Charles Debbasch