Sunday, September 04, 2011

LES DEUX ONCLES :PLAISIR OU AUSTERTITE

Dans ma petite enfance, lorsqu’un bobo me clouait au lit, ma seule inquiétude était de me demander lequel de mes deux oncles médecins serait disponible.




Le premier- celui que je craignais-vous mettait à la diète immédiatement-, vous infligeait une bonne dose d’huile de ricin et il se livrait à d’importantes recherches pour voir si ce bobo, ne cachait pas la polio, la typhoïde, le tétanos ou autres fléaux calamiteux. C’était le docteur tant pis.



L’autre- celui que je préférais- vous déclarait guéri avant l’heure .Il ne vous privait pas de choux à la crème et soignait par le sourire .c’était le docteur tant mieux.



Si je pense à ce souvenir d’enfance, c’est parce que j’ai cru déceler une évolution dans les medias. Jusqu’ici, ils relayaient les interdits : pas de tabac, pas d’alcool, pas de sexe, préconisait des régimes frustratoires, prétendaient vous imposer le nombre de fruits et de légumes à consommer chaque jour, vous mettaient en garde contre les aliments contemporains.



Mais, voici qu’une évolution positive se dessine et que notre société recommence à découvrir qu’une certaine dose de plaisir est plus utile à la santé que la tristesse de l’addition des interdits.



Voici, tout d’abord, l’alcool réhabilité.



Une étude, menée à l'université de Bourgogne (Dijon), a analysé les effets du vin sur les victimes d'un infarctus du myocarde. Selon ses conclusions, boire un verre de vin à chaque repas aurait des effets positifs.



Le professeur Latruffe a fait une expérience sur des patients ayant connu des accidents cardiaques.



Un groupe d’une trentaine de patients ayant tous subi un infarctus du myocarde a été divisé en deux : buveurs de vin et buveurs d'eau. Pour le premier, un verre de vin rouge à chaque repas du midi et du soir. Pour l'autre, qui fait office de groupe de contrôle, uniquement de l'eau. "Les paramètres cliniques, physiologiques et sanguins ont été mesurés au premier jour de l'étude (J 1) et au dernier jour (J 14)", indique-t-on à l'université de Bourgogne. "Les résultats montrent des effets très intéressants au niveau sanguin pour le groupe qui a consommé du vin rouge : une diminution du cholestérol total (–18 %), une augmentation du potentiel antioxydant et de la fluidité du sang", a expliqué M. Latruffe.



Après la réhabilitation du vin c’est à présent les vertus de l’amour qui sont mises en avant.En 2007, l'étude menée par le neuropsychologue britannique David Weeks, du Royal Edinburgh Hospital, montrait qu'une vie sexuelle active permet de retarder le processus de vieillissement. Les 3 500 femmes et hommes âgés de 20 à 104 ans y ayant participé avaient deux points en commun : une activité sexuelle plutôt intense et le fait de paraître tous beaucoup plus jeunes que leur âge.



Un cardiologue et nutritionniste, Frédéric Saldmann, le confirme: "Il y a un lien entre sexualité, longévité et santé. La sexualité apporte du bien-être qui dope le bonheur et retarde le processus du vieillissement." Il ajoute: "Douze rapports sexuels par mois augmentent de dix ans l'espérance de vie."



Le quotidien Le Monde précise : les ocytocines - aussi appelés "hormones du câlin" -, libérées par l'orgasme, donnent apaisement, énergie et plénitude. Quant à la sérotonine et la dopamine, que produit le cerveau après l'acte sexuel, elles sont les heureuses messagères du plaisir et de l'euphorie. Plaisir qui libère ensuite l’endorphine. Ce calmant naturel fait s’évanouir angoisses, stress et tensions. Les insomnies, les migraines, les douleurs de dos et de la nuque....



Et le docteur Saldmann, ajoute "les rapports sexuels réguliers freinent l'apparition de nombreuses maladies, notamment le cancer de la prostate chez l'homme et celui du sein chez la femme ou les affections cardio-vasculaires." "Cela est d'autant plus important, poursuit le spécialiste, que l'incidence de ces dernières augmente avec l'âge quand, justement, l'activité sexuelle diminue."



Bien sûr sexe et alcool doivent être consommés avec modération. Mais leur réhabilitation montre que notre civilisation trop éloignée de la nature commence à redécouvrit que le plaisir de vivre est le meilleur antidote de toutes les maladies .En revanche, le stress que génèrent trop d’interdits est la plus grande source du déficit de la sécurité sociale.







Charles Debbasch