Sunday, November 05, 2006

MENACES SUR LES LEADERS DE LA COURSE PRESIDENTIELLE

Les élections présidentielles sont encore lointaines. A ce stade de la compétition rien n’est figé et tout est encore possible. C’est pourquoi les deux leaders des sondages Ségolène Royal à gauche, Nicolas Sarkozy à droite voient se dresser face à eux des candidats potentiels qui cherchent à renverser le diagnostic des sondages. Il existe cependant entre les deux compétiteurs de profondes différences de situations.

La candidature de Ségolène Royal a été imposée au Parti socialiste de l’extérieur par une sorte de vox populi qui a reconnu en elle une fraicheur étrangère au milieu politique traditionnel. Portée par cette vague populaire, la compagne du premier secrétaire du PS s’est progressivement affirmée. Mais, bien qu’elle ait reçu des soutiens de certaines fédérations du PS, elle n’a pas à ce jour été choisie par son parti. Ce qui explique que d’autres éminences du PS briguent le soutien du parti. Après le retrait de Lionel Jospin, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn s’opposent au grand jour à Ségolène Royal. Pour ses adversaires, le meilleur moyen de brider la candidature Royal est d’enfermer la présidente de Poitou Charente dans le cadre du parti. Alors qu’elle cherche une approche centriste, il faut l’obliger à faire sa bible du programme du PS. Alors qu’elle s’appuie directement sur l’opinion, il faut lui rappeler que seuls les adhérents du PS désigneront le candidat du Parti.

Tout autre est la situation du candidat Sarkozy. Il est lui le maître de l’UMP dont il contrôle strictement l’appareil. Sa désignation par le parti ne parait pas douteuse. Mais ses faiblesses sont ailleurs. Pour élargir sa base électorale, il doit marquer sa différence par rapport à Jacques Chirac. Mais, plus il le fait plus il mécontente le camp des chiraquiens qui inévitablement en viennent alors à songer à d’autres candidatures. Et, si Dominique de Villepin est pour l’heure quelque peu plombé par ses échecs, d’autres candidats potentiels existent comme Michèle Alliot-Marie ou Alain Juppé qui vient de reconquérir une virginité politique à Bordeaux. Sans oublier le suspense Chirac qui ne sera pas dénoué avant le début de l’année prochaine.

Ainsi, avec des situations fort différentes, chaque candidat potentiel doit s’imposer dans son propre camp. La compétition présidentielle est un moteur à deux temps : il faut d’abord s’imposer parmi les siens puis décompresser pour élargir sa base électorale.