LE POKER MENTOR DE FRANCOIS FILLON
La décomposition du gouvernement Fillon s’est brutalement accélérée. Après les démissions révocations des ministres Joyandet et Blanc , c’est Bernard Kouchner qui annonce son prochain départ du gouvernement. "Je sais, je sais que je vais partir", Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, le répète hors micro lors d'une interview sur RTL, Il dévoile même qu'il a déjà envoyé sa "lettre de démission à Nicolas Sarkozy au mois d'août». Mais la déclaration la plus importante est celle de François Fillon lui-même, dans une interview à France 2. Il affirme que Nicolas Sarkozy n'a jamais été son "mentor"."Avec Nicolas Sarkozy notre histoire c'est l'histoire d'une alliance", estime le Premier ministre. ‘’J'ai accepté, j'ai choisi de le soutenir et de faire alliance avec lui parce qu'il m'a semblé qu'il était le meilleur candidat pour gagner les élections présidentielles. Je pense d'ailleurs que je ne me suis pas trompé", ajoute-t-il.
"Nicolas Sarkozy n'a jamais été mon mentor. J'ai fait alliance avec lui, j'ai choisi de l'aider à être président de la République et je m'en félicite tous les jours", affirme encore le chef du gouvernement.
Dans ces propos François Fillon parait parler de sa fonction de premier ministre plus au passé qu’au présent. Il inaugure une stratégie politique personnelle.
Plutôt que d’attendre d’être congédié par le Président de la République ; il prend l’initiative de suggérer son départ. Il n’est pas un valet que l’on congédie mais un personnage politique avec son poids propre. Disposant d’une forte cote de sympathie dans les sondages et d’une popularité certaine dans le parti majoritaire, il prend ses distances en amorçant une nouvelle étape de son parcours politique.
En affirmant que Nicolas Sarkozy n’a jamais été son mentor, il parait se défendre à l’avance de toute accusation d’infidélité à l’égard du président . Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui l’a fait .Il avait une existence politique avant lui . C’est en ce sens qu’il parle d’alliance. Il a apporté des voix au Président. Il a donné autant qu’il a reçu. La dualité du pouvoir exécutif a toujours posé problème sous la cinquième République. Les deux machines concurrentes de l’Elysée et de Matignon sont difficiles à accorder même dans les périodes où il n’y a pas de cohabitation.Même si le Président de la République choisit librement son premier ministre au bout de quelques mois les rapports se tendent .Et souvent les ailes poussent au premier ministre qui rêve d’occuper le poste du chef de l’état,
On ne peut faire ce reproche à François Fillon. Il a servi avec dévouement et fidélité le chef de l'Etat . Ce n’est que parce qu’il estime qu’il va être remplacé qu’il prend ses distances et définit une nouvelle équation personnelle. Il parie sur son départ pour mieux se valoriser. Tel est le poker mentor de François Fillon.
Charles Debbasch
Monday, September 27, 2010
BLOG CHARLES DEBBASCH REFLEXIONS SUR LA VIE POLITIQUE EN FRANCE
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